Au milieu de l’affaire Enzo Fernández, Didier Zokora, légende du football Ivoirien a levé son petit doigt pour rappeler un épisode subi il y a 12ans dans le championnat turc. Douze ans après, il revient sur sa vengeance contre Emre Belözoğlu, une riposte que ce dernier « n’oubliera jamais ».
En 2012, lors d’un match entre Trabzonspor et Fenerbahçe, Didier Zokora a été victime d’insultes racistes de la part d’Emre Belözoğlu. Ce dernier, capitaine de l’équipe nationale turque, a proféré des propos dégradants à l’encontre de l’ex international ivoirien, le traitant de « sale nègre » et lui ordonnant de « retourner en Afrique ». Ces mots, lourds de haine, ont laissé une empreinte indélébile sur le joueur ivoirien, qui a choisi de ne pas réagir immédiatement sur le terrain.
Didier Zokora a déclaré qu’il avait gardé son calme à ce moment-là, conscient qu’il aurait l’occasion de se venger lors du match retour. Cette décision, bien que stratégique, montre qu’il avait accumulé la douleur et l’humiliation en lui. Au lieu de céder à la colère, il a planifié sa réponse que Emre Belözoğlu n’est pas prêt d’oublier. « Ce qui me dérange le plus, c’est à quel point il est honteux pour un joueur qui a des coéquipiers africains comme [le Sénégalais Moussa] Sow et [le Nigérian Joseph] Yobo d’insulter un Africain d’une autre équipe », avait lâché Didier Zokora en 2012.
La terrible vengeance de Didier Zokora
Lors du match retour, Didier Zokora a décidé de faire entendre sa voix. Avant le coup d’envoi, il a refusé de serrer la main d’Emre, un geste fort qui a marqué le début d’un affrontement chargé d’émotions. Sur le terrain, le « Maestro », comme on l’appelle souvent, a infligé un coup dans la partie intime de Belözoğlu qui l’a laissé à terre, en proie à la douleur.
« Il m’a donné un coup de pied directement dans les couilles ! Grâce à Allah, j’ai un enfant, sinon je ne serais peut-être pas devenu père, a fulminé Emre à Vatan, selon Goal. Son tacle aurait dû être un carton rouge et il aurait dû être suspendu pour deux matches. » Deux ans plus tard, Emre a été condamné à deux mois et demi de prison avec sursis à la suite de ces abus. C’était la première fois qu’un footballeur turc était condamné pour racisme.
En 2024, Didier Zokora a accepté de revenir sur cet incident marquant au lendemain de l’affaire Enzo Fernandez. Dans une interview qui circule sur les réseaux sociaux, l’ancien international ivoirien a expliqué comment il a su préparer sa vengeance et 12 ans après, il assure que Emre ne l’oubliera jamais. « À l’époque, je savais que j’avais le match retour chez moi. Ce jour-là, le public me soutenait. J’ai pris du charbon noir et de l’eau que j’ai mis sur mon visage afin de lui montrer que je serai plus noir que ce qu’il pense. J’avais en tête de lui fracturer sa jambe. Son erreur, il y’a eu un 1 contre 1 entre lui et moi. Et je lui ai mis un tacle qu’il ne va jamais oublier de sa vie », a lâché Didier Zokora.
La sortie de Zokora est avant tout, un rappel poignant de la nécessité d’unir nos forces contre le racisme. Les instances sportives, les clubs et les supporters doivent travailler ensemble pour créer un environnement où de tels abus ne sont pas tolérés. Les sanctions doivent être plus sévères, et les campagnes de sensibilisation doivent être renforcées. Car, le football doit être un espace de respect et d’inclusivité. Les joueurs comme Zokora, qui ont vécu des expériences traumatisantes, doivent être écoutés et soutenus. Leur combat contre le racisme est essentiel pour bâtir un avenir meilleur pour les générations futures.
